26 juillet 2007 - Lu 63 fois - Par : the pacifist
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Au-delà des avantages que présente Internet qui a rendu notre vie plus facile, de la lecture de son journal de prédilection aux discussions avec des personnes du monde entier, en passant par l’achat d’un billet d’avion et l’inscription dans une université, les aspects négatifs de l’utilisation de cette Technologie d’Information et de Communication (TIC) méritent, cependant, une réflexion de la part de notre société.
Ne pensez-vous pas que l’Internet menace la vie privée des individus ? Est-ce que vous ne trouvez pas qu’il porte préjudice à l’image et à la dignité de la femme ?
Bon nombre d’internautes ont, actuellement, leur propre blog, un nouveau phénomène de masse, en tant que nouvel outil d’expression pour faire partager des moments où l’émotion est à l’honneur. Toutefois, certains blogs exposent de jeunes filles dans des positions indécentes, des vidéos de chanteuses ou actrices célèbres, mais dont le fond est timbré d’une voix qui commente avec des propos obscènes et qui ne traduisent que la chosification de la femme ancrée dans la mentalité de certains. Sans parler de quelques uns et quelques unes qui se voient publier leur photo sur des blogs de leurs amis sans leur permission. Voici des exemples parmi d’autres, que vous connaissez sûrement, qui illustrent le danger de la situation.
La facilité d’accès aux TICs et la promotion de leur utilisation, vu qu’elles contribuent à l’édification d’une société ouverte sur le monde, ne se sont pas accompagnées par l’adaptation de notre éducation, de notre culture et à une préparation à leur invasion.
Ainsi, les jeunes d’aujourd’hui ont-ils tendance à avoir une culture audiovisuelle, à intégrer l’Internet et le téléphone mobile dans leur vie en tant que moyens de divertissement. Néanmoins, la génération de leurs parents n’est pas aussi imprégnée de cette évolution due à son très récent envahissement de la société marocaine, d’autant plus que les parents, dans leur grande majorité, n’ont recours à ces outils que dans un cadre professionnel. Le monde de la technologie est fou de créativités et d’inventions, qui aurait donc pu imaginer que les choses allaient prendre un mauvais, si ce n’est très, sens ?
En outre, si nos libertés individuelles (le droit à une vie privée et au respect de la dignité de tout être humain) ne sont plus discutables, l’on doit, par conséquent, s’ériger comme autocenseur en définissant nous-mêmes les marges de nos libertés et nos comportements. Les jeunes ne sont-ils pas donc victimes ? Et pour cause, notre éducation n’inculque pas l’autocritique qui serait le seul juge face à ces nouveaux pouvoirs qui s’offrent aux internautes. Personne, je suppose, ne voudrait voir sa photo publiée sur un site web sans son consentement. Tout le monde refuserait qu’un policier examine le répertoire de son cellulaire ou les images qui y sont enregistrées.
Et en revenant au sujet de la femme, d’après des vidéos que j’ai vues sur le net où des internautes intègrent leurs propres commentaires, il me semble que la guerre est loin d’être gagnée afin que la femme soit respectée en tant qu’être humain, et non pas considérée comme une chair qu’on voudrait s’offrir gratuitement, ou un beau papier dont on userait et qu’on jetterait nonchalamment dans une poubelle. Sur certains sites, l’image de la femme est livrée à une manipulation dégoûtante qui, parfois, invite la perplexité : est-ce de l’ironie à l’égard des femmes qui n’ont aucun mal à exposer leur nudité, leur intimité, à des fins commerciales ? Ou est-ce un profit pour faire exprimer avec animalité des désirs insatisfaits, de la part des internautes en question ? Car ce qui ferait changer au mieux l’image de Eve, ce ne sont pas les lois, mais ce sont l’éducation (l’autocritique) et l’élimination des préjugés.
Parallèlement, l’accès à Internet au sein des écoles et sa promotion, pour encourager la quête du savoir, ne sont pas poursuivis par une sensibilisation des enfants et des jeunes au danger de la mal utilisation des TICs, qui peut porter atteinte à leur intimité dans des cas extrêmes. L’école doit forger la personnalité d’un citoyen qui agit selon des choix reposant sur une réflexion et des convictions individuelles profondes. Ainsi, doit-elle véhiculer une culture qui s’adapte positivement avec les changements que fait introduire l’évolution de la technologie, dans le dessein d’immuniser les jeunes générations face à des dérives d’un nouveau genre.
Si définir les « limites » sur Internet s’avère une mission difficile voire impossible, si les familles paraissent insuffisamment prêtes, ou pas du tout, pour cette nouvelle forme d’éducation, l’école demeure une bonne bouée de sauvetage, malgré le désespoir qu’elle a généré à cause du déclin de son rôle. Elle doit reconquérir ce dernier en érigeant en priorité la responsabilisation des apprentis. Elle le doit parce qu’elle devra s’adapter à une génération qui ne comprendra qu’un langage moderne, perpétuellement soumis au renouveau.
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