Au Maroc (pour ne citer que lui) la sphère technologique est traditionnellement associée au masculin, "On les sait moins intéressées et moins motivées, les femmes n'aiment pas l'informatique!", c'est cette déclaration naïve et assez fréquente qui est souvent évoquée pour expliquer la quasi absence de la femme dans les secteurs des nouvelles technologies. En effet, tout porte à naturaliser le phénomène jusqu'au point de le considérer comme inné voire biologique, alors que beaucoup d'autres facteurs, souvent psychologiques, peuvent mieux expliquer le sujet. L'enfant subit des pratiques d'éducations différentes en fonction de son sexe, ainsi dès son jeune âge, la petite fille reçoit pour son premier anniversaire la fameuse "Barby" choisie par "Maman", et le garçon reçoit le super "GameBoy" acheté par "Papa", ces stéréotypes d'éducation pas assez neutres que l'on imagine, creusent le fossé entre les deux profils (homme / femme) au point de nous faire croire qu'il en a toujours été ainsi et qu'il en est ainsi partout.
Les parents (par nature) aiment le garçon turbulent et adorent la fille sage et calme, cette forme d'harcèlement, tout comme la pression psychologique, amène l'enfant, soucieux d'être aimé, à devenir ce qu'on voudrait qu'il soit, et finalement les femmes et les hommes finissent par correspondre véritablement à leurs stéréotypes respectifs.La femme abordant une vie professionnelle dans les secteurs des TIC se trouve désormais soumise à nos normes sociales et à notre schizophrénie collective, elle a même tendance à s'éloigner de sa féminité en se créant un vrai conflit identitaire... Et pourtant la femme Marocaine est plutôt bien positionnée, la différence de pourcentage entre filles et garçons dans nos filières scientifiques, quoi qu'il reste en faveur du sexe masculin, n'est pas très flagrant, ce n'est jamais trop tard pour rattraper le train... à vous mesdames « Chapeau Bas et bonne fête ».
Mohammed SLIMANI
Pour l'hebdomadaire "Le Courrier Du Nord"
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