La reconduction du contrat de gestion déléguée entre le conseil de la ville de Casablanca et la Lydec ne sera pas automatique. Parmi les points d’achoppements, le montant de la redevance annuelle.
Une avance sonnante et trébuchante pour Mohamed Sajid. Le président du conseil de la ville de Casablanca a reçu, mercredi 4 janvier 2006, un chèque de 20 millions de dirhams de la part de la Lyonnaise des eaux. Il s’agit d’une partie de l’apport que le gestionnaire délégué de l’eau, de l’électricité et de l’assainissement liquide, doit octroyer annuellement à la ville.
Les deux contractants ne se sont pas encore mis d’accord sur le montant de cette manne. Délicat, le sujet du contrat de gestion déléguée, à l’ordre du jour lors de la session extraordinaire du conseil de la ville en date du 27 décembre 2005, a été finalement renvoyé à plus tard. «Pour mieux réfléchir et bien négocier », indique-t-on dans les parages de la mairie.
Parmi ses exigences les plus fortes, le conseil de la ville veut faire passer la contribution annuelle du gestionnaire délégué au-delà des 30, voire 35 millions de dirhams.
La Lydec qui supportait jusque-là une redevance de 15 à 20 millions de dirhams suivra-t-elle cette offre?
En tout cas, de source proche du conseil de la ville, l’on indique qu’il n’est pas question de faire marche arrière: «le maire négociera la redevance au maximum. C’est une question d’équilibre».
Dans le futur libellé du contrat de gestion, il est aussi question, indique la même source, de faire supporter moins de charges au consommateur final. Qu’en sera-t-il des tarifs de l’eau et de l’électricité ?
Contacté sur ces sujets et sur celui des tarifs de l’eau, la Lydec nous renvoie à l’ONEP, «plus apte pour parler du changement de la structure tarifaire de l’eau».
Cela fait maintenant trois ans que la révision du contrat de gestion déléguée est régulièrement reportée. L’équipe de Mohamed Sajid en fait actuellement la priorité des priorités, en vue d’établir un meilleur équilibre financier.
Dans le texte négocié en 1997, le gestionnaire délégué devait verser à la ville 0,20% de son chiffre d’affaires. Ce taux, en progression sur le temps, ne passerait à 1% qu’au bout de la quinzième année !
A noter que d’après les comparaisons faites par le conseil de la ville entre les données communiquées par le délégataire et les données contractuelles, les investissements réalisés par le gestionnaire délégué sont en deça des attentes.
Le rapport, issu de la session du 27 décembre mentionne notamment «un déficit des investissements réalisés, une baisse des volumes de vente relatifs à l’eau potable et l’assainissement liquide ». En plus, les taux atteints des rendements des réseaux d’eau et d’électricité sont jugés inférieurs aux rendements contractuels. Pour les élus, ces écarts ont des retombées économiques et financières sur les structures essentielles de la gestion déléguée.
Dans l’ancien contrat, négocié dans l’urgence, beaucoup d’aspects avaient été laissés en suspens, notamment celui concernant le suivi de la gestion déléguée. Ce problème sera remédié.
En effet, dans la revue globale du contrat, le contrôle local sera renforcé. Les deux parties décideront aussi du mode de financement de cette structure. Un suivi rigoureux concernera les conditions de passation des marchés par le délégataire au titre de la gestion déléguée.
D’autre part, l’éclairage publique devra être défini. Selon des sources bien informées, il est question que le délégataire exige l’installation des compteurs sur les panneaux d’affichage.
Autant de changements ne pourront être effectifs sans une évolution du volet juridique. Ce point clarifiera la mission de contrôle de la gestion déléguée, la structure de contrôle, le périmètre de la gestion déléguée et, d’une manière générale, toutes les dispositions juridiques. Les cahiers de charges d’exploitation seront publiés au Bulletin officiel, chose dont on ne pouvait rêver en 1997.
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