La vague de terreur à Casablanca enfle. Des quartiers populaires, la menace s'est déplacée vers les quartiers plus huppés, notamment Maarif-Gauthier.
Et comme par hasard, ce sont respectivement le quartier où j'habite et le quartier où j'étudie. C'est bien ma veine.
J'ai déjà eu peur dans ma vie... Le jour où mon grand père était tombé très malade, le jour où je passais mon bac, le jour où mon chéri a fait un accident de voiture...
Mais je n'ai jamais autant eu peur que ce matin, en allant en cours.
Passer d'un quartier sous menace près du Twin Center, à un quartier encore plus sous menace, près du consulat américain (près duquel il y a déjà eu une explosion samedi... bref je ne vous apprends rien!)... C'était une expérience... palpitante.
En longeant l'avenue Moussa Bnou Noussair, je dévisageais tous les passants, d'un air paranoïaque. J'essayais de trouver du réconfort dans le fait que c'était probablement tous des flics en civil (je sais très bien me mentir quand il s'agit de me maintenir en vie).
En arrivant près du consulat américain, je vois des barrières partout, la moitié du boulevard Moulay Youssef fermée, et au moins 20 flics et soldats en poste, armés et l'oeil attentif. Rassurant! (enfin je sais qu'en réalité ça devrait me rassurer, mais dans l'état de nerfs où je me trouvais, rien ne m'aurait rassurée). En voyant ce spectacle digne d'un pays en guerre, je m'étouffais sur mes larmes, et je ravalais la grosse et familière boule dans la gorge. Je n'avais qu'une envie, prendre mes jambes à mon cou et courir comme une dératée jusqu'à l'école, qui se trouve à moins de 50 mètres derrière le consulat.
Merci, mes chers "bombers", de me faire courir jusqu'à l'école, et porter dans ma poche une feuille qui indique mon groupe sanguin et le numéro de téléphone de mon père...
Lah yakhoud l7a99, que dieu fasse justice!
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